Hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015

Texte lu par le Monsieur Daniel Filâtre Recteur de l’Académie de Versailles

"Les terribles actes terroristes qui ont frappé vendredi soir Paris et Saint-Denis, faisant au moins 129 morts et 352 blessés, nous ont inspiré l’effroi et l’horreur.

Face à cette barbarie, face à ce déchainement de violences et de haine, nous sommes ce midi tous rassemblés pour partager et nous recueillir en hommage à ces hommes et ces femmes, morts parce qu’ils étaient là, ce soir-là, sur une terrasse de café, dans une salle de spectacle ou aux abords de celle-ci ou encore dans la rue près d’un stade.

Ils vivaient leurs vies, sereinement, profitant d’une soirée de week-end, comme nous le faisons parfois.

Ils exerçaient des professions et des passions diverses.

Ils étaient issus de la diversité.

Beaucoup étaient jeunes. Certains étaient enseignants, personnels d’éducation, étudiants...

Et leur vie fut fauchée par une barbarie sans nom, par cette folie meurtrière.

En 2011, dans une autre capitale européenne, Oslo, frappée elle aussi par un autre fanatisme, le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg livrait cette réponse humaniste et responsable :

« Nous ne devons pas renoncer à nos valeurs. Nous devons montrer que notre société ouverte peut faire face à cette épreuve. Que la meilleure réponse à la violence est encore plus de démocratie. Encore plus d’humanité. Mais jamais de naïveté. C’est quelque chose que nous devons aux victimes et à leurs familles. ».

Ce moment de recueillement dans le patio de notre rectorat, emblème du service public d’éducation doit nous permettre de nous rassembler – en hommage aux victimes, aux blessés, à leurs familles et à leurs proches - pour dire haut et fort ces valeurs, cet idéal républicain qui nous porte et que nous portons toutes et tous.

Quand la liberté est assassinée, c’est la République toute entière qui est agressée.

Quand la liberté est assassinée, c’est la Nation qui est attaquée en son cœur.

Quand la liberté est assassinée, ce sont les valeurs essentielles de notre société démocratique qui sont visées.

Et l’École de la République est le creuset de cet idéal.

Dans son beau livre « Les chemins de la liberté », Nelson Mandela nous livrait cette conviction que l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde.

Oui, il en est ainsi parce que l’École éduque à la liberté, à l’égalité et à la fraternité. Elle accueille tous les élèves sans discrimination en leur permettant de faire l’expérience de la tolérance et de l’ouverture aux autres.

Dans ce moment si difficile pour nous tous, plus que jamais l’École doit se mobiliser comme elle le fait ce midi dans nos établissements, dans nos écoles, dans nos groupes scolaires, dans nos universités.

Notre académie a été touchée elle-aussi par ces attentats : des personnels, des étudiants, des élèves ou leurs proches…

Mais notre académie est debout et plus que jamais rassemblée.

En hommage aux victimes, en hommage à la Nation endeuillée, nous devons porter davantage encore l’idéal de la République : cet idéal de justice et de paix, le pluralisme, la culture, la bienveillance.

Nous devons continuer de vivre et de travailler.

Faire vivre notre démocratie. Notre amour de la liberté, de la tolérance, de la culture. Notre amour du vivre ensemble.

Rester forts et unis pour ne pas baisser les bras.

Vivre avec respect mutuel et tolérance. Mais vivre avec une détermination renforcée face à l’obscurantisme et la violence.

Vivre nos vies et poursuivre sans relâche notre mission éducative.

C’est pourquoi, rassemblés ce midi comme tant d’autres – en d’autres lieux de France – unis parce que nous croyons en la liberté et la tolérance, toujours plus fortes que la barbarie, nous allons procéder à ce moment de recueillement par cette minute de silence en hommage à celles et ceux qui ont été tués ou blessés vendredi, en hommage aux idéaux que nous portons et défendons tous ensemble."

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